Shanghai - Suzhou
on a pris le train. en première classe, il ne faut pas bouder son plaisir. direction suzhou. une des plus belles et plus anciennes cités de chine. je l'avais lu. la venise de l'orient. je l'avais lu.
une ville qui ne s'apprécie pas au premier instant, le plaisir doit être mérité. je l'avais lu aussi.
suzhou, 100 km de shanghai. je pensais fuir la ville, me retrouver le temps d'une journée dans la campagne chinoise, paisible, telle que je l'imaginais. le train s'est arrété, je pensais ne pas être arrivée. pas à suzhou, ce n'était pas possible. pendant tout juste 45 mn le paysage qui défilait sous mes yeux n'avait pas changé, je n'avais pas quitté shanghai, pas encore, ce n'était pas possible. le train s'est vidé, j'ai demandé. on était à suzhou. je me suis rappellé qu'il fallait un peu de mérite. ça m'a paru tout à coup très vrai.
on a acheté nos tickets de retour. en seconde classe, nous verrions bien. et on est parti mériter notre plaisir. je n'y ai pas trouvé le charme de vnise, c'est certain, les canaux dans une ville 'moderne', ce ne peut être venise, ni de près, ni de loin. mais nous y avons découvert de merveilleux jardins, de petits jardins, de plus grands jardins, qui existent depuis des siècles. des propriétés privées qui s'offrent aujourd'hui aux visiteurs. je me suis souvenue de ce merveilleux film, épouses et concubines. les lieux étaient différents. mais l'ambiance, le calme dans ces propriétés, tout y était pour s'imaginer des histoires des années 20. de beaucoup plus vieilles surement aussi, mais je ne les connais pas vraiment.
alors oui, toujours des contrastes. toujours tout le reste. mais le charme a opéré, suzhou m'a appaisée.
nous sommes rentrés en seconde classe. condensé de tout ce qui m'a opressé en chine, la foule, la promiscuité, les odeurs, les bruits. je me suis endormie. ai-je rêvé? je me suis réveillée à shanghai.